Nous sommes. ~ Livana Chevalier ; finish

Face aux Autres >>

Je suis. Ma taille ne dépasse pas les 1m75. Ce n'est pas imposant. La plupart des gens me regardent donc directement dans les yeux, ou bien baissent la tête pour me fixer. On ne peut pas dire que je suis petite. Mais pas grande non plus. Ça ne me dérange pas plus que cela. Ce n'est pas l'apparence qui compte, mais bien ce qu'on cache à l'intérieur. Ma peau claire me donne un air frais et en santé. Elle est douce, mais n'essayez même pas de me toucher sans mon accord. Je mord. Mes yeux gris sont brillants, et ils ne fuient pas. Je fixe les gens droit dans les yeux, ou ce sont eux qui les baissent. Mes cheveux, m'arrivant dans le haut du dos, sont bouclés et d'un brun cacao soigné. Je ne les coupe que très rarement. Tant pis s'ils me gênent quelques fois. Ils sont souvent un peu mal placés, car je me passe souvent ma main dans ma tignasse, lorsque je suis perdue dans mes pensées. Enfin bref, voilà ce que je suis.

Il est. Von' est un Ten-Sa. Enfin, je crois que ça s'appelle comme ça. Il ne me parle pas de lui, alors ... Il ressemble à un gros lézard, mesurant à peu près cinq mètres de long pour environ deux mètres de haut. Son corps finement musclé est recouvert d'écailles couleur émeraude, virant au vert terne lorsqu'il fait nuit. Vous devriez le voir le jour, il brille de mille feux, c'est magnifique! Sa tête reptilienne est munie d'une gueule allongée, et lorsqu'il l'ouvre, on peut y voir deux rangées de crocs impressionnants. Son dos est hérissé d'épines. Il est sur quatre pattes, chacune munie de cinq griffes longues de 15 centimètres chacune. Ses yeux sont aussi gris que les miens. Finalement, ses ailes. Car oui, il a des ailes. Puissantes, et je vous le dis, lorsqu'il vole, c'est grisant! Elles sont longues, environ trois mètres d'envergure. Vonldrann est un Eteshi. Et vous n'aimerez pas être en face de ce dragon.

Dans ma Tête >>

Je suis. Ce que je suis maintenant, je l'ai toujours été. Toute petite, je dégageais tellement d'énergie que mes parents ne savaient plus où me mettre. Ma mère, surtout. Elle était tellement écœurée de me voir là, bouillonnante de vie, qu'elle m'a balancé plusieurs fois que j'étais une erreur. Aïe. Mon père? Lui s'en foutait un peu de moi. Il n'était jamais là. Voilà pourquoi maintenant je suis toujours une boule d'énergie, prête à exploser. Je fais ce que les autres n'osent pas faire. Je ne suis pas un bon exemple de la ''nouvelle génération''. J'aime provoquer, me battre quelques fois. Je m'énerve à rien. Et je déteste perdre. Je dois à tout prix gagner, peu importe les moyens, qu'ils soient légaux ou non. Faire du mal ne me dérange pas, si c'est l'autre qui a commencé. J'enchaine les boulots, les renvois aussi, parce que je ne peux pas rester en place. Il faut que je bouge, que je n'en fasse qu'à ma tête. Je suis moi, et je ne changerais pas.

Il est. Têtu, déterminé, sauvage en somme. Comme moi il déteste perdre, peut-être plus. Lui n'aurait pas de scrupules à attaquer n'importe qui, sans avoir été au préalable provoqué. Arrogant, il ment comme il respire. Moi qui est à peu près franche, lui est totalement menteur. Je mens comme un pied, lui avec brio. Voler les autres ne le dérange pas, tuer non plus. Explosif, il aime me prendre par surprise en m'ôtant soudainement le contrôle. Je n'ai pas peur de lui, il se réjouit quelques fois de cela. Il est dur, manipulateur et totalement dangereux. J'aime ce qu'il est, il me procure un sentiment de sécurité. Et il aime ce que je suis, et j'en suis ravie.

Défauts et Qualités >>

Je suis. Lâcher le morceau n'est pas mon genre. Tenace, ça oui. Déterminée, aussi. Je suis capable de tout pour parvenir à mes fins, que ces moyens soient légaux ou non. Je ne me prend pas la tête avec cela, ce qui me permet de réagir rapidement. Voilà donc pour mes qualités. Je suis colérique, je m'énerve pour un rien. Jusqu'à ce que cela en vienne aux poings. Cette habitude de réagir avant d'agir pourrait m'être fatal, un jour, me dit-on. Foutaises, ce ne sont pas eux qui vont me dire quoi faire, ni décider de ma destinée. C'est moi ~ou lui~ qui la trace, et personne d'autre. M'influencer, moi? Peut-être. Disons que si on me cherche trop, on me trouvera facilement, ce qui peut m'amener dans des pièges ignobles. Mes défauts me perdront peut-être, mais changer en si peu de temps est impossible. Et si je ne veux pas moi?

Il est. Son principal défaut, c'est sa manie à se mettre en colère pour rien. Et quand Von' est en colère, c'est terrible. Il adore trop se battre, il ne réfléchit pas. Comme moi. Il est mauvais perdant, voleur, menteur. Tout en lui est mauvais. Non, pas tout. Il a aussi ses qualités. Il est assez sympa avec moi. Oui, je suis la seule avec qui il est sympa. Peut-être parce que je suis son hôte ... je ne sais pas moi! Enfin bref, ses qualités. Il est loyal. Menteur envers les autres, franc avec moi. Il est ce qu'il est, peu importe ce que les autres pensent. Et moi je l'admire.

Aptitudes >>

Sans lui, je suis rien. En tant que telle, je n'ai aucune aptitude, à part me foutre dans les problèmes. C'est lui qui me permet de survivre lorsque lesdits problèmes deviennent sérieux. Donc sans lui, je suis perdue. Je sais qu'il est là, dans ma tête, dans mon corps, mais étrangement, ça ne me dérange pas vraiment. Il ne m'a jamais parlé de lui, pas encore du moins. Et ça fait si longtemps qu'il est là ... Je ne le connais pas. Ou du moins un peu pour dire qu'il a un fort caractère, comme moi.

Il est. Lorsqu'il prend soudainement le contrôle, un voile noir me tombe devant les yeux, et j'ai l'impression de tomber. Lorsque j'ouvre les yeux, je suis étendue sur un lit, dans une pièce sans porte. Oui, une pièce aux murs sombres et dont l'unique meuble est un lit. Je ne sais pas pourquoi c'est comme ça. Peut-être est-ce l'image que je me fais de l'intérieur de ma tête? Enfin bref, je peux bouger dans cette pièce, bouger dans ma tête. Oh, et il y a un des murs qui semble liquide. Et c'est sur ce mur que je vois à l'extérieur de mon corps. C'est en quelques sortes les yeux de Von'. Je peux donc regarder ce qui se passe. Pour ce qui est des aptitudes de Vonldrann, je ne sais pas trop. Je l'ai vu quelques fois faire des choses étranges, comme créer des serpents de feu ardents ou bien faire exploser quelque chose en augmentant la température. Il m'a glissé à l'oreille, une fois, que les Ten-Sas pouvaient contrôler les éléments. Mais je ne l'ai vu utiliser qu'un seul élément, et pas tous. C'est le feu. Oui, son élément est bel et bien le feu. Je crois qu'il voulait que me foutre la trouille. À moins que ce soit un rêve. Je ne sais pas. Faudrait que je lui demande un de ces jours.

MaVie >>
L'enfance ;; Je n'ai pas eu une enfance facile. J'étais trop présente pour ma mère, qui un jour en a eu assez de me voir là, sautant et dégageant de l'énergie à tout bout de champ. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi, à cet âge là, donc je vivais ma vie. Oh, et mon père dites-vous? Ça j'en sais rien, et je ne veux pas le savoir. Il n'était presque jamais là. J'ai donc eu une enfance insouciante, malgré les ''Liv' la ferme!'' ou les ''Livana, qu'est-ce que tu fous là?!'', jusqu'à mes sept ans.

L'arrivée ;; J'étais à l'école, jouant dans mon coin, dans le sable. Toute heureuse. Cette si belle journée aurait pu bien continuer, si une petite brute de huit ans et demi ne serait pas venu me casser les pieds. Il a détruit mes beaux (laids?) châteaux de sable. Je me suis relevée, furieuse et prête à le lui faire savoir. Étant toute frêle, le garçon me bouscula et je tombai tête première dans un tas de sable. Je hurlai mentalement, hors de moi. Je me relevai, du sable plein les cheveux et les vêtements. Une haine explosa dans mon petit corps d'enfant, une haine qui ne m'appartenait pas du tout. Ma bouche bougea sans que je l'ai décidé, et des paroles disons pas très appropriées pour une gamine de sept ans sortirent. Le garçon et le surveillant qui venait (trop tard) à mon secours pâlirent. C'était drôle. Je ne trouvais pas du tout inquiétant ce qui venait de se passer. Ce ne fut que plus tard, lorsque je me trouvai chez le directeur avec ma maman, que je pris conscience que ce n'était pas moi qui avait parlé. Ça m'a inquiété, mais du haut de mes sept ans, je ne comprenais pas vraiment. Plus tard, toute seule dans ma chambre (et privée de dîner), j'eus une inspiration et je m'exclamai soudainement, tout haut, comme si je parlais à quelqu'un :

- Dis, c'est toi qui a parlé tout à l'heure? C'était pas gentil, mais il l'a bien cherché. Merci!

Il eut un éclat de rire, qui semblait venir de dans mes oreilles, et non dans la pièce.

- De rien, petite chose. Comme tu l'as-dit, il l'a bien mérité cet imbécile.

J'eus un sourire fendu jusqu'aux oreilles. Mon nouvel ''ami'' semblait sympa.

Le reste de ma vie ;; Au fil des années, j'oubliai cet être à l'intérieur de moi. Lui semblait attendre son heure, ou je ne sais pas quoi. En tout cas, je l'oublia. Je vécus ma vie comme elle avait commencé, me faisant engueuler par ma mère, ignorée par mon père. Ce ne fut qu'à l'âge de 17 ans, oui, 10 ans plus tard, que Von' revint à la charge. J'étais seule, dans une ruelle, revenant de mon boulot du moment. Il était tard, et il faisait sombre. Trois mecs défoncés sont allés à ma rencontre. J'avais déjà fait ce genre de rencontre, mais d'habitude ils étaient seuls, ou bien deux pas plus. J'ai essayé de prendre la fuite, après avoir balancé un coup de pied bien placé à un des deux gars. Mais ils étaient beaucoup trop pour ma petite personne. Étant assez déterminée, ou enragée appelez ça comme vous voulez, je n'ai pas flanché. Ce ne fut que lorsque ma vue se brouilla subitement que je chancelai. Mon corps semblait tomber, tomber, tomber ... Mais je n'atteignis pas le sol. Je rouvris les yeux et me retrouvai dans une étrange pièce, qui comme je le compris plus tard, était l'intérieur imagé de mon crâne. Je voyais par les yeux de Von'. Intriguée, j'observai la scène. Je/Lui se trouvait debout, faisant face aux trois mecs, un sourire arrogant sur les lèvres. Ce n'était plus moi, mon corps était tout raide, les poings serrés à m'en faire mal (mais je n'avais pas mal). Un des gars s'avança, un sourire béat sur les lèvres. Il stoppa net lorsque ma voix s'éleva, tranchante, brusque, violente.

- Vous vous en êtes pris à la mauvaise personne. Adieu les gars!

Mon corps ''explosa'' et un dragon imposant se dressa sur ses quatre pattes puissantes. Les pauvres choux, terrifiés, voulurent s'enfuir mais Von' les chopa. Et ainsi leur vie prit fin. Je n'ai aucune pitié pour ce genre de personne, qu'ils aillent pourrir en enfer! Enfin bref, Von' me redonna le contrôle et je me retrouvai, hagarde, dans la ruelle avec trois cadavres. Et tout bonnement, je tournai les talons, les mains dans les poches.