Histoires en tous genres
Dossier Trash [+16]
Auteur Message Rena Circa le Blanc Le Gardien - Détenteur de l'Incanticon
Messages : 717Date d'inscription : 20/08/2010Localisation : Par ci, par là...Carte d'Identité Race : Humain Appartenance : Agolarions Sujet: Dossier Trash [+16] Dim 17 Oct - 13:16 Une histoire vraie que j'ai écrite en mémoire à un ami... j'ai mis pas mal de spoiler pour dévoiler au lecteur petit à petit cette... nouvelle...
Sombre fête des Pères. Spoiler: On est le 18 juin, c’est la fête des pères. Les jeunes – les « jeunes » sont ma sœur et son fiancé – arrivent, souhaitent une bonne fête à mon père, et quelques minutes après, ma mère revient, avec ma grand-mère sous le bras. On s’installe à table – table qu’avec ma soeur, on a préparé avec beaucoup d’amour et de couleurs. On boit l’apéritif, on trinque, les verres s’entrechoquent, on rit, on blague, on discute tranquillement… Je vais dans la cuisine, et ma mère arrive : « _ Tu as vérifié combien il restait sur la carte de mon appareil photo ? _ Non, mais si tu veux, je peux mettre toutes les photos sur l’ordinateur. » Je prends son joli Cannon qu’elle me tend, monte les marches de l’escalier en bois qui me fait arriver à la mezzanine, allume l’ordinateur « familial », sorts la carte de l’appareil, la rentre dans une fente prévue à cet effet, et transferts les photos sur la mémoire de l’ordinateur. Puis ma mère revient, et me demande si, à mon avis mon père voudrait ses cadeaux maintenant ou après, avec le gâteau. Je réponds que je ne sais pas, mais qu’à mon avis, il les voudra certainement avec le gâteau… Elle revient deux minutes plus tard, me dit : « les photos sont chargées ? ». Je lui réponds que non, il reste 5 minutes. Alors elle me dit de venir un peu avec eux, en attendant. J’ai une jupe verte, et un joli tee-shirt noir… mais qu’est-ce que j’ai chaud… Je sorts, et demande à mon père : « _ Bon, alors, tu les veux quand tes cadeaux ? _ Oh, j’aurais bien voulu les avoir maintenant moi… » Tout le monde rigole… je regarde ma mère. « Eh ouais, je me suis plantée ! T’as gagné, maman. » Alors je vais vérifier les photos, elles sont chargées. Je sorts la carte, la remets dans l’appareil, vais dans ma chambre chercher le lecteur MP3 qui faisait office de cadeau principal, et sorts de sous mon lit un cadeau de moi-même, un livre de Su-do-ku – avec 600 jeux tout de même !!! Et les réponses en prime ! - , et je rigole, parce que pour moi, cette journée sera sans nuages aucun ! Je sors, les deux cadeaux sous le bras, souriante, comme tout le monde… je pose le premier, non sans un petit rire complice adressé à ma sœur, et mon père lit d’abord les mots… il ouvre le cadeau, et tout le monde rit de son regard stupéfait ! Non, il ne s’attendait pas à ça ! Puis je lui donne le mien, il ouvre et découvre, les yeux grands ouverts, mon super livre de su-do-ku ! Non, il ne s’attendait pas à ça non plus ! Et il est très heureux ! Et puis on va pour manger, mais le téléphone de ma mère sonne… ma mère dit que, comme c’est un appel à numéro non indiqué, elle veut pas répondre ; Mon père dit alors : « donne-le-moi. » Et il décroche. « Oui ? Ah oui, Suzie. Oui ?… Ah… non ! »Il paraît horrifié. Là je me dis « merde, c’est Fabien ! Oh non, merde c’est Fabien ! ». Fabien est un ami d’enfance, et Suzie est sa mère ; je connais Fabien depuis que je suis en maternelle, et vers la toussaint, on avait apprit qu’il avait un cancer des ganglions… heureusement, ses parents s’en sont aperçut, et ils ont fait le maximum pour le tirer de là. Mais les chimiothérapies étaient finies, et il devait faire maintenant des radiothérapies… j’ai eut vraiment très peur. Mon père raccroche : _ Maelle a eut un problème. Suzie dit qu’elle va monter pour voir ce qu’il s’est passé, et qu’elle nous rappelle… L’ambiance est morte, j’en connais trois qui se disent que la journée aussi, et trois autres qui se demandent ce qu’il va advenir de Jordan, le fils de Maelle. En fait, il faut que je fasse le point sur cette famille qui a eut beaucoup de problèmes ces temps-ci :
Spoiler: Dans une petite colline à quelques minutes en voiture de mon village, habitait une famille suédoise : le couple Maelle et Doug, et leur enfant Jordan. Elle, au regard fier et doux, de petite taille et d’allure svelte ; lui, de forte carrure, à l’humour presque aussi étrange que celui d’un Père-Noël bucheron ; et leur enfant, fin, gracieux, souple, agile, intelligent, travailleur, gentil et honnête. Je me souviens que Maelle portait un collier à fermoir représentant une maison dans la neige et dans lequel se trouvaient enfermées la photo de son fils et celle de son mari. Lorsque je suis arrivée au collège, même si j’étais la seule fille, je faisais déjà partie d’une bande de copains. Il y avait Fabien, le premier à avoir voulu jouer avec moi en maternelle et qui habitait non loin de chez moi, Stanley qui se joignit à notre binôme, Allan et Denis, des jumeaux que je connus vers le CM1 si je me souviens bien. Et nous avons connu Jordan en sixième. Jusque là, rien d’anormal. Puis je suis arrivée en seconde, dans un lycée agricole perdu au milieu des champs, des arbres et des taillis, caché du regard des imbéciles qui ne sont pas curieux. Bien sûr, dans ce lycée, la formation était spéciale, pour passer en première Scientifique, et je n’avais pas le niveau adapté pour passer ; comme je ne suis pas d’humeur à lâcher prise, je redoublai ma seconde pour avoir plus de chances de passer… et Jordan se retrouva dans le même lycée que moi. Alors je me dis : « C’est peut-être le moment de t’en faire pour de bon un ami ». alors je me mets à espérer à fond d’être dans la même classe que lui… manque de bol, je rate de peu la classe utopique de 24 élèves dans laquelle il se trouve pour me retrouver dans une classe monstrueuse de 31 personnes… en plus du prof ! À la fin du premier trimestre, Doug, le père de Jordan, nous apprit qu’il avait un cancer – ne me demandez pas de quoi, je ne m’en souviens plus ! A mon avis, ça devait être un cancer des poumons, car il fumait beaucoup – et c’est alors que le jeune redoubla d’efforts dans son boulot, jusqu’à ne plus voir personne que sa mère, son père et ses fiches de cours (et aussi, bien entendu, les profs !). Quelques semaines plus tard (disons qu’on est à la moitié du second trimestre), le père mourut à l’hôpital, ma mère fut appelée d’urgence pour ramener Jordan qui demandait pourquoi il n’avait pas pu voir son père une dernière fois, ce que sa mère lui avait promis ! Et je crois que c’est là que tout a réellement commencé pour lui. Il a commencé à avoir des tocs, il faisait des choses qu’il était incapable de contrôler, il était stressé tout le temps, comme si… je ne sais pas à vrai dire. Et il était un acharné du travail : jamais de vraies « vacances », cela n’avait pas l’air d’exister pour lui, on avait l’impression qu’il ne vivait que pour ce fichu travail, qu’il croyait que ça allait faire revenir son père ! Si le bon dieu avait existé, je crois même que ça se serait produit tellement il y mettait du cœur à l’ouvrage ! Mais rien de tout ça n’est arrivé…
Spoiler: On s’était aperçu, surtout à ma représentation de théâtre qui a eut lieu à mon lycée, que Maelle sentait l’alcool, et on en avait conclu qu’elle s’était mise à boire – ou « remise » d’après ma sœur qui avait remarqué qu’elle ne buvait avant QUE du coca, ce qui était, paraît-il, quelque chose d’habituel chez les anciens alcooliques… enfin, après on s’est aperçu qu’elle buvait pour de bon (elle sentait à chaque fois qu’elle venait nous voir ...). Et puis, nous avons compris qu’elle était devenu complètement paranoïaque, elle refusait que des gens entrent chez elle, elle ne voulait plus sortir de peur qu’on lui prenne le tracteur, et d’autres choses… et elle emmenait Jordan au lycée elle-même, elle ne passait même plus à la maison… c’était devenu un vrai cauchemar pour Jordan qui, dès qu’on pouvait le récupérer, nous racontais ses malheurs : il lui fallait deux heures entières pour qu’il se couche, ses tocs étaient de plus en plus puissants et répétitifs, il n’arrivait plus à lire un seul bouquin en entier ! ça devait être horrible pour lui…
Spoiler: Il y a deux ou trois nuits, j’ai fait un rêve : j’étais au départ dans une église, à griffonner des crois renversées et des pentacles avec un ami, une chose, une autre et me voilà dehors, des fanatiques à mes trousses, en train d’essayer de sauver une autre amie que j’aime beaucoup… des rats et des chiens « démoniaques » à cause de leurs yeux rouges et de leur peau noire de jais – nous courent après, et le vent se lève, la pluie tombe ; dans les rêves, on sait tout, alors c’est à ce moment que je « sais » que c’est un ouragan qui se lève, que les fanatiques dressent contre nous ! Beaucoup de choses se passent après, mais c’est surtout cet Ouragan qui m’a fait le plus bizarre, car j’ai déjà rêvé de rat ou de chiens méchants, mais jamais d’ouragans… ni d’églises d’ailleurs. Alors j’ai vérifié sur un livre sur les rêves, ce que ça signifiait, et j’ai trouvé : « Ouragan : - que l’on voit déchaîné : lourdes pertes (en biens ou en vies.) - dans lequel on se voit en danger : on se trouvera en danger de mort ; rêve prémonitoire… » Et d’ailleurs, fait troublant, en faisant des recherches anodines sur les créatures des rêves, je sans à présent que les chiens noirs aux yeux rouges, malheureusement, sont aussi symboles de mort imminente. On dit que si une personne en voit un, ou deux, une des personnes de son entourage mourra dans la semaine, voire la personne qui les a vus elle-même mourra. Vous ne pouvez pas savoir ce que j’en ai pensé !!! Je n’aurais jamais cru qu’il arriverait ce qu’il est arrivé pendant cette fête si morne… j’en ai encore la chair de poule.
Spoiler: Bref, on continue notre journée, du mieux qu’on peut en tout cas, et on entame le repas… des « boulettes de melon » qui me laissent un peu le mal au cœur, un crumble qui n’était pas le gâteau (malheureusement !) que j’aimais, et qui me laisse aussi… et je commence à avoir le tournis, le mal au crâne, les jambes qui n’obéissent presque plus… ma mère me voit : _ Tu ne te sens pas bien ? _ Non, à vrai dire, pas vraiment ! _ Vas te baigner, dit mon père ; c’est la chaleur qui te fait ça…
Spoiler: Je vais à présent donner les actions comme je me souviens qu’elles se sont déroulées : Je vais me mouiller, le repas se continue, et on se remet tous à l’eau…ils se baignent, je prends des photos, Ma soeur fait tout un plat simplement parce qu’on l’a mouillée sans le faire exprès… et alors tous commencent à occuper leurs places habituelles à la suite du repas lors des grandes journées familiales : mon père et ma grand-mère, devant le match de foot, ma mère et ma soeur s’allongent en vue de se faire bronzer, et moi je vais écrire un peu en leur compagnie. Là, Suzie, la mère de Fabien, arrive et me dit : _ Désolée, tu peux nous laisser, un moment, ta mère et moi ? Je suis compréhensive, et ne dis rien contre. Alors je vais dans ma chambre pour réfléchir un peu à ce que je pourrai mettre à mon histoire. Je m’allonge sur mon lit, les bras croisés derrière la tête. Je réfléchis, et j’oublie finalement tout ce qui m’entoure pour me plonger dans mon univers. Puis je me relève doucement, et commence à trier des papiers pour faire le vide dans cette histoire que je suis en train d’écrire. Au bout d’un certain temps, j’entends les pas de ma mère dans le couloir, qui se dirigent vers ma chambre. Elle ouvre la porte, et sans surprise, je lève la tête vers elle dans le but de lui demander ce que voulait Suzie. Mais je reste figée sur place, en voyant la pâleur de son visage et ses yeux qui avaient un regard terrifié et triste à la fois. Elle semblait ne pas trouver ses mots pour me parler. _ Maelle s’est suicidée. Je tombai des nues. Je songeais à bien des choses, à vrai dire, j’imaginais tout, absolument tout, sauf ça ! Incapable de prononcer une seule parole, je ne peux que tenter de me rendre compte par moi-même vu les yeux qu’elle me fait qu’elle a bel et bien raison. _ Laisse-moi seule. Elle fait oui de la tête, ferme la porte et j’entends ses pas s’éloigner comme l’idée d’une belle journée vient de s’envoler à la manière d’un nuage. Non, ce n’est pas possible. Je n’arrive toujours pas à y croire. Le jour de la fête des pères.
Spoiler: Je ne me souviens plus exactement de la façon dont j’ai réagi lorsque je me suis retrouvée seule, mais il me semble que j’ai pleuré ; j’aimais beaucoup Maelle et Doug, comme j’aimais beaucoup leur fils Jordan. Et j’imaginais sans savoir vraiment ce qu’il pouvait ressentir ; je ne pouvais qu’imaginer, de toute façon. J’avais encore ma famille, j’avais des amis qui ne m’abandonnaient pas, comme je le fis pour lui. J’avais des parents qui me chérissaient, une sœur et une grand-mère qui habitaient non loin, et à qui je pouvais faire confiance. Ma famille pouvait m’aider. Mais lui, il était seul. Seul dans le noir, seul dans une nuit qui, à mon avis, sera éternelle, malheureusement, car on ne peut ramener à la vie ceux que l’on perd. Est-ce cela, que l’on appelle Fatalité ? Je ne me suis jamais posé la question, jusqu’à maintenant. Mais maintenant, il est trop tard. Nous sommes adultes, il a sa vie derrière lui, moi la mienne ; je ne peux plus l’aider comme j’aurais du le faire il y a des années de cela.
Spoiler: La journée terminée, tandis que le couple de ma sœur ramène ma grand-mère chez elle avant de rentrer à son tour, mes parents rentrent à la maison. Ils sont allés voir Jordan, là haut. Et il leur a expliqué ce qu’il s’est passé. Le matin, il s’est levé. Sa mère n’étant pas, elle, levée, il l’a laissé dormir. Jusqu’au moment où il a senti une odeur étrange. Une odeur tellement forte qu’elle en devenait palpable. Les petits chats qui jouaient habituellement dans ce coin n’étaient pas là et semblaient même introuvables. Un silence de mort régnait là bas. Là bas, c’était le coin de la nouvelle salle de bain que la famille suédoise s’était fait construire derrière la maison rustique qu’elle habitait. Là bas, c’était aussi l’endroit d’où s’échappait l’odeur putride. Là bas, c’était sans doute l’endroit où avait eut lieu une chose atroce. Plus il approchait de là bas, plus il avait l’impression qu’il ne devait absolument pas y aller. Pas à pas, il s’est approché. Et puis, il est arrivé devant la porte. Il a ouvert. L’odeur lui a sauté à la gorge comme le chat bondit sur la souris. Les ténèbres emplissaient les lieux. Il s’est rendu compte de ce qu’il s’était passé ici, sans même avoir à allumer la lumière. D’ailleurs, il n’y a même pas pensé. Il s’est jeté à corps perdu dans cette nuit qui l’a littéralement aspiré, à la recherche de sa mère. Il a glissé, il est tombé par terre, il a cherché à se relever, mais le sol était trempé. C’était froid, c’était gluant… tandis qu’il avançait à tâtons dans la pénombre, il posa la main sur quelque chose : un objet long et apparemment lourd. Il était froid lui aussi. Très froid. Sans doute du métal. Jordan a touché tout le long de l’objet et a trouvé au bout deux trous. Il a glissé la main dans l’autre sens pour être certain que c’était ce qu’il pensait que c’était. A l’autre bout, un morceau triangulaire de bois, aussi froid que le reste. Malheureusement, c’était bien cela. Le fusil. Il voulut allumer, se rendre compte réellement de ce qui s’était passé, mais pris dans sa panique, il continua de toucher le sol toujours plus loin de la lumière du jour, et c’est là qu’il l’a trouvée. Elle avait un énorme trou à la place du cou, qui ne tenait accrochée la tête au reste du corps que par quelques morceaux déchiquetés de peau. Et par terre, quelques centimètres seulement plus loin, maculé de sang, le petit bijou fermé, la Montagne invisible dans ce noir atroce et sa maison, face au vide.
Spoiler: J’ai préféré ne pas en savoir plus, alors je ne dévoilerai que ce passage de cette histoire sanglante de ce qui sera sans doute la plus monstrueuse fête des pères que j’aurai à vivre. Enfin, je l’espère. A présent, Jordan et moi sommes adultes. J’ignore ce qu’il est devenu. Je sais seulement qu’il a réussi son bac avec la mention très bien. J’espère juste que la vie lui sourira, car il le mérite.
Bien qu’un peu fantastique Cette histoire est tirée d’une histoire véridique Et je la dédie à cet ami qui a tant souffert Cet ami dont j’ai perdu la trace Je l’ai écrite peut-être pour rattraper L’erreur que j’ai commise de ne pas l’aider Alors qu’il avait besoin de moi Et de mon amitié comme béquille
Rena Circa le Blanc Le Gardien - Détenteur de l'Incanticon
Messages : 717Date d'inscription : 20/08/2010Localisation : Par ci, par là...Carte d'Identité Race : Humain Appartenance : Agolarions Sujet: Re: Dossier Trash [+16] Ven 22 Oct - 10:35 ... personne n'aime ? Je veux bien que ça soit pas vraiment sympathique comme histoire, mais si vous avez pas aimé, dites au moins pourquoi !
Invité Invité
Sujet: Re: Dossier Trash [+16] Ven 22 Oct - 11:05 Han j'ai complètement oublié de continuer la lecture >.< Je m'y remets.
EDIT: OMG >.< Bon, je vais pas te mentir, je pensais que ça serait "pire". Que le père allait mourir. Mais bon.. Arg.. C'est affreux.. >.< A côté de ça, c'est bien écrit
Le fait de le lire en deux fois m'a un peu (même vachement) détachée de l'histoire. Cela dit, l'ambiance est tellement intense que j'ai pas envie de tout recommencer.. xD
Rena Circa le Blanc Le Gardien - Détenteur de l'Incanticon
Messages : 717Date d'inscription : 20/08/2010Localisation : Par ci, par là...Carte d'Identité Race : Humain Appartenance : Agolarions Sujet: Re: Dossier Trash [+16] Ven 22 Oct - 11:29 ... j'ai du mal m'exprimer : le père de Jordan... est déjà mort...y'a que la mère qui pouvait se suicider si c'est le fils qui raconte comment ça s'est passé... Sinon, contente d'avoir réussi à faire une ambiance pareille
Invité Invité
Sujet: Re: Dossier Trash [+16] Ven 22 Oct - 11:40 Non, je parlais de ton (?) père. ... Tcheu, c'est affreux de dire ça comme ça >.<
Rena Circa le Blanc Le Gardien - Détenteur de l'Incanticon
Messages : 717Date d'inscription : 20/08/2010Localisation : Par ci, par là...Carte d'Identité Race : Humain Appartenance : Agolarions Sujet: Re: Dossier Trash [+16] Jeu 4 Nov - 10:15 Home sweet home… C’est le jour de la fête de la musique. Chacun est là, qui se prépare à sortir. Il y a Martin, mon meilleur ami, Sophie qui est une copine de vacances et moi-même, Aneesa. De toute la journée, nous n’avons fait que nous baigner et jouer aux cartes, mais à présent que l’après-midi touche à sa fin, nous sommes en train de nous habiller ; martin a déjà fini, qui discute avec mes parents dans le salon, tandis que je me fais belle avec Sophie. L’ambiance dont l’atmosphère est chargée sent le faux, un peu comme si tout le monde était trop joyeux, un peu comme si tout le monde voulait se mentir et se cacher la triste réalité. Mais je n’y prête pas attention ; je suis une paranoïaque de nature, et ne sais que je vais souvent un peu loin dans mes raisonnements ; après tout, c’est l’un des jours les plus festifs de l’année ; il est normal de voir tant de sourires si grands illuminer le visage des gens.
Sophie et moi terminons de nous maquiller en rigolant sur ce que nous allons faire ce soir : il y aura sans doute des cœurs à prendre comme nous à la fête, et nous espérons toutes deux « passer un bon moment » accompagnées par de charmantes personnes. Chacune parle à l’autre de son éternel idéal masculin, et je lui parle de Martin qui est plutôt minion et à qui elle plait sans doute. Nous aidons l’une à l’autre à se maquiller et à se coiffer.
Finalement, nous sommes prêtes. Elle porte de hauts talons compensés assortis à une robe bleue qui lui arrive juste au dessus des genoux, ses beaux cheveux bruns sont attachés en un gros macaron sur l’arrière de la tête ; ses yeux marrons sont surlignés d’un épais trait noir et d’une touche de poudre bleue. Moi, j’ai des bottines plates noires, une longue robe de soirée faite de dégradés noirs et blancs ; bouclés pour l’occasion et noués en deux nattes, mes cheveux roux me tombent sur les épaules et mon regard vert est simplement renforcé par un fin trait noir et j’ai un rouge à lèvre qui donne dans le rouge pétard.
Martin nous aperçoit dès que nous sortons de la salle de bain et regarde surtout, ébahi, Sophie qui se dandine fièrement sous ses yeux. Je rigole ; habillée ainsi, on dirait bien qu’elle lui fait une forte impression.
_ Nous pouvons y aller, dis-je.
Comme si je venais de donner un top départ, chacun s’empare de son sac à dos après avoir souhaité la bonne soirée à mes parents et nous voilà donc tous trois partis à travers la forêt qui sépare ma maison du village le plus proche. Ce village semble loin par la route, mais il n’est qu’à quelques kilomètres à vol d’oiseau. Comme je connais cette forêt depuis que je suis toute petite, je n’ai nul besoin de quoi que ce soit pour me diriger dans cet environnement et, étrangement, cette forêt semble la plus accueillante de la Terre. Elle nous rassure, nous protège de son vert manteau de fin du printemps. Nous savons tous trois qu’il ne peut absolument rien nous arriver ici.
Pendant la traversée, nous parlons tous trois de ce qui se trouve à ce village ; je ne me souviens plus de son nom, mais je sais que c’est un petit village et que, pourtant, il y a une immense fête, plus grande encore qu’à la grande ville la plus proche. Nous parvenons, au bout d’un moment, à un chemin qui termine notre voyage à l’autre village. Nous sortons doucement de la forêt qui disparaît alors derrière nous, ainsi que le soleil. Nous faisons encore les quelques trois cent mètres qui nous séparent des festivités et pressons le pas car en écoutant plus attentivement, nous entendons le bruit de la fête venir plus fort à nos oreilles ; puis nous y parvenons enfin.
A peine sommes-nous arrivés que nous pouvons voir des groupes de musiciens et danseurs droit devant nous. Mais, contrairement à ce que l’on aurait pu penser, il y a peu de spectateurs. En tout cas, bien moins que ce que nous nous imaginions au départ.
_ On y va ? Demande Sophie.
Sans parler, nous la suivons dans la rue qui mène jusqu’à une grande place. Là, un groupe irlandais est venu spécialement pour l’occasion. Il ya même une troupe de danseurs, ils sont au moins une trentaine. Mais pour si peu de spectateurs, c’est presque du gâchis. Non loin se trouve un groupe de percussions africaines, avec deux chanteuses aux voix stridentes magnifiques et nous pouvons entendre le son mélodieux d’une guitare électrique derrière la douce voix braillarde d’un adolescent pré-pubère. Je regarde Sophie et Martin, et devine, sans même leur demander, qu’ils ont pensé exactement la même chose que moi à ce dernier sujet. Je les vois rigoler, mais je ne fais que sourire. Quel dommage, pour une fête de la musique avec si peu de monde… c’est anormal.
Tandis que chacun d’entre eux s’en va de son côté écouter sa musique préférée, pour ma part, je me penche surtout sur le peu de monde qu’il y a. je m’aperçois alors qu’il y a en réalité bien plus de gens que j’avais cru tout d’abord, et qu’ils sont réellement accrochés à ces musique. Notamment cette fameuse musique irlandaise si belle ! Mais en observant tout autour de moi, je vois que certaines maisons ne sont pas fermées, que derrière les volets semi-ouverts pour laisser passer la fraîcheur du soir, il y a de la lumière. Je m’approche d’une maison, et ma nature curieuse me pousse à regarder ce qu’il se passe à l’intérieur. Je vois un couple de gens assis dans un grand canapé rouge qui regardent la télévision. « Quelle bonne idée de regarder la télé alors que dehors, il fait encore bon et qu’il y a une bonne ambiance… » Me dis-je. La femme fait des mots croisés et l’homme semble lire un livre assez épais. La télévision semble donc mettre seulement une ambiance sonore. Que regardent-ils, ces gens ? Les informations. Je reconnais PPDA qui présente le journal de 20h et semble annoncer quelque chose d’important car les deux personnes se sont arrêtées de faire quoi que ce soit. Heureusement, la musique semble se calmer un peu derrière, ce qui fait que je peux entendre :
_ On vient à l’instant de me faire parvenir une annonce capitale. Le tueur aux bonbons a encore frappé, et il rôderait toujours dans la région. Cet homme est surnommé ainsi parce qu’il enlève les yeux de ses victimes pour les remplacer ensuite par des bonbons, notamment des fraises tagadas ou des marshmallows. La victime serait une jeune fille âgée de huit ans prénommée Ancy.
Sans avoir à entendre, je sais que la fille est morte non loin. Un ou deux villages plus loin peut-être. Je n’ai même pas l’envie d’écouter la suite. Si je ne retrouve pas immédiatement Sophie et Martin, l’un d’entre nous pourrait avoir des soucis. Mais à peine ai-je le temps de me retourner que je vois mes deux amis derrière moi ; ils semblent blasés de cette soirée qui était censée bien se passer, et qui ne leur convient apparemment pas. Donc ils ne savent pas pour le tueur fou.
_ Et si on rentrait ? Demande Martin. On s’ennuie, c’est nul.
_ Vous avez raison, on va se faire une soirée films.
Je n’ose pas leur parler de ce que je viens de voir et d’entendre. Ils n’ont pas besoin d’avoir peur, nous rentrerons tous les trois gentiment chez moi, dans le calme et en groupe. Je ne tolèrerai pas que l’un de nous s’éloigne. J’ignore si ce fou furieux qui vient encore de tuer une fillette est près de chez moi, mais soudain, je ne me sens plus si en sécurité que cela ici. J’ai vraiment envie de rentrer. Mais le pas pressant que j’ai ne convient pas à mes amis, qui se doutent de quelque chose. Je n’ose leur cacher la vérité plus longtemps et leur raconte :
_ Il y a un malade dans les environs. Je ne veux pas qu’on se sépare. On sera plus forts à trois.
Martin et Sophie comprennent et acquiescent. Alors nous voilà repartis dans l’autre sens pour rentrer chez moi.
Mais cette fois, je n’ai pas l’impression que la forêt est aussi sécurisante que tout à l’heure. Quelques dizaines de mètres avant d’y pénétrer, il y a une grande butte qui semble mélanger les détritus de ferme vieux de vingt ou trente ans et de la terre qui n’est plus très fertile, sauf pour les mauvaises herbes, qui s’installent n’importe où. Nous la dépassons, moi en tête. Je vais pour me retourner et demander si mes amis vont tout de même bien mais je n’ai pas le temps de réellement le faire avec l’air décontracté que je veux montrer que j’entends un hurlement strident derrière :
_ C’est ma sœur ! C’est ma sœur ! Oh ! Mon dieu, c’est ma sœur !
C’est Sophie. Je la vois sur la butte, debout, regardant quelque chose que d’ici, je ne vois pas. Elle se cache la bouche des mains, horrifiée qu’elle est de voir ce je ne sais quoi. Alors je cours d’un même élan avec Martin pour voir ce qui lui arrive, si ce qu’elle paraît voir est réel ou non…
Au creux de la butte, il y a un petit renfoncement ; c’est juste assez pour que personne ne voit ce qui se trouve à l’intérieur du pied de cette butte. Là se trouve une fille, qui baigne dans une mare de son propre sang, les bras en croix, les jambes repliées dans un angle étrange, le visage figé dans une expression de terreur et, comble de l’horreur, à la place de ses yeux se trouve deux marshmallows impeccables d’une couleur rose pâle. Lucie, la sœur de Sophie. Je parviens à peine à réaliser que c’est elle, ici, qui a été aussi victime du tueur aux bonbons, mais la voix de Sophie me reviens dans les oreilles.
_ Ma sœur, oh ! Non ! Je peux pas y croire !
Puis elle se met à pleurer à chaudes larmes. Martin va pour la prendre dans ses bras, mais ce n’est pas le moment de rester ici ; j’ai un très mauvais pressentiment. Je sens qu’on nous guette, qu’on nous épie. Le tueur n’est pas loin, ce crime a été commis il y a peu de temps ; il rôde par ici, je le sais, j’en suis certaine. Alors avant que Martin ne prenne Sophie dans ses bras, je les prends tous deux par la main et leur dis de courir. Nous devons arriver chez moi le plus vite possible.
Alors d’un élan commun, nous nous jetons à travers la forêt, main dans la main tous les trois, et sentons derrière nous quelque chose qui nous suit aussi vite que nous courrons. Je manque de trébucher à chaque enjambée, mais personne ne fait de faux pas, personne ne tombe, nous continuons sans nous retourner, car nous savons parfaitement ce que nous allons voir derrière nous. Nous courons tous trois ; je ne sens quasiment plus mes jambes, et de peur de perdre la main d’un seul de mes deux amis, je serre leurs mains jusqu’à en avoir mal aux muscles des bras, des poignets et des doigts.
Nous l’entendons parfaitement, l’être nous poursuit toujours, il est sur nos talons comme l’ombre colle son possesseur. La lune pleine nous montre le chemin, mais nous dévoile aussi des mouvements et des formes que nous avons ignoré jusqu’ici, dans les taillis, devant nous, tout autour de nous en fait. Enfin, à travers les broussailles de la forêt, je vois ma maison. Il ne reste plus qu’une dizaine de mètres. Nous arrivons dans le jardin, la maison n’est plus loin. Je vois la fenêtre de ma chambre, au rez-de-chaussée, qui est accessible directement.
Nous arrivons enfin face au mur, et c’est à ce moment là seulement que je lâche la main de Martin et de Sophie. Nous observons autour de nous. Pas un bruit, pas un mouvement. Mais nous avons l’impression d’être surveillés, épiés. Nous soufflons tout de même, soulagés mais certains que nous risquons encore nos vies en restant ici ; j’ouvre doucement les volets entrebâillés qui donnent sur la fenêtre ouverte de ma chambre tandis que mes deux amis font le guet, j’observe. Il n’y a personne. Je leur fais signe et l’un après l’autre, nous entrons dans la petite pièce qui nous soulage d’un lourd fardeau, et fermant la marche, je clos les volets et la fenêtre avant de les rejoindre, réfugiés sous le lit. Les rayons de la lune brillante traversent les trous libres de mes volets qui donnent juste devant nous sur le sol.
Nous savons qu’il n’y a personne à l’intérieur, mais pour être certains de ne pas être découverts, nous décidons de ne pas dire u seul mot avant d’entendre le moindre bruit. Non loin de nous, sur notre gauche se trouve la porte de ma chambre. La lumière du couloir s’allume, laissant alors un rai de lumière filtrer sous la porte : notre entrée précipitée et sans doute bruyante semble avoir réveillé mes parents. Dans un sens, c’est même mieux que ce que nous pensions, cela veut dire que nous pourrons nous défendre. Des pas se font entendre dans le couloir, se dirigeant vers nous et formant des bandes noires dans l’espace lumineux. La porte s’ouvre, dévoilant l’ombre entière qui s’étire sur les affaires éparpillées de mon bureau. De la chaleur se dégage de cette ombre, je la connais : c’est celle de mon père.
_ Est-ce que tout va bien ?
La voix me prouve que c’est bien lui. Soulagée, je sors en même temps que mes amis la tête de dessous le lit, et souris à ce visage fatigué qui nous observe.
_ Tim ! S’écrie Martin. Il nous est arrivé quelque chose de terrible !
Comme des enfants effrayés par l’orage ne bougent pas de leur lit la nuit, nous n’osons sortir de notre cachette, et chacun de nous dévoile sa version des faits mais la peur et l’excitation, en plus du besoin de tout raconter, soit si encrées en nous que nos paroles s’emmêlent et forment au final un ramassis informe de bruits que l’on dirait issus de trois radios posées côte à côte.
Mon père voit l’état de choc dans lequel nous sommes tous trois plongés mais il n’imagine même pas à quel point Martin, Sophie et mois sommes heureux de voir quelqu’un qui peut enfin nous protéger contre ce tueur aux bonbons et qui peut au moins nous écouter. Il ne comprend pas grand chose à cause du brouhaha que nous créons, mais il voit que sa venue est une bénédiction pour nous. Il s’accroupie près de moi et me tapote l’épaule de la main avant de dire :
_ Calmez-vous, ici, il ne vous arrivera rien. Nous sommes en sécurité.
Rien qu’à ces mots, la chaleur bienfaitrice qui se dégage de lui m’enveloppe et me réconforte. Je sais que mes amis l’ont sentie aussi.
_ Vous allez me raconter ça, mais tout effort mérite réconfort. Vous devriez manger quelque chose.
Il nous tend un paquet dan lequel nous plongeons tous trois la main. Soudain, mes yeux s’ouvrent grand, mes doigts se figent sur l’aliment, je ressens une forte décharge glacée de douleur dans tout le corps, comme si je venais de saisir était chargé d’une forte électricité. C’est là que je comprends que nous avions été poursuivis dans la forêt par une chimère : dans le paquet, ce sont des Marshmallows.
Je me réveille en sueur. Je n’ai pas hurlé ni bondi sur mon lit, mais les yeux grand ouverts ont encore le souvenir atroce de cette vision d’horreur de mon père qui était lui-même le tueur aux bonbons… heureusement, ce n’était qu’un rêve. Je cligne encore quelques fois des yeux, puis je vois enfin mes repères. Ma chambre, la fenêtre ouverte sur le volet mi-clos qui donne sur la lumière vive du jour.
Une sonnerie. Mon téléphone portable. Réveillée d’un seul coup par ce cauchemar, je décroche de suite et le poste à mon oreille.
_ Oui ?
_ Aneesa ? C’est Martin.
_ Ah ! Salut. Tu va bien ?
_ Pour le mieux ! N’oublie pas qu’aujourd’hui, c’est un jour exceptionnel !
Je réfléchis un instant. Aurais-je oublié un anniversaire ?
_ Quel jour ?
_ La fête de la musique !
Pour Jan et Julie, qui ont été Les acteurs passifs de cette histoire… Pour Margaux, qui fait des rêves Aussi perturbés que les miens… Pour tous ceux Qui ont peur dans le noir… Achevée le 15.03.2010
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Dossier Trash [+16]
Dossier Trash [+16]
Permission de ce forum: Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum